Chaque mois, l’équipe TétrasLire rencontre un homme ou une femme inspirants. Par leur parcours, leur personnalité, leur exemple, ces personnalités peuvent montrer la voie à nos jeunes lecteurs, leur faire découvrir des métiers ou des engagements peu connus et leur donner envie de grandir. En février, C’est Claude Stefani, Conservateur du Patrimoine, qui nous ouvre le chantier de la Maison Pierre Loti à Rochefort (Retrouvez l’intégralité de l’interview dans le n°71 Souvenirs).

Claude Stefani, conservateur de la Maison Pierre Loti 

Pierre Loti écrivait dans Le Matelot : « L’attachement à des lieux, à des arbres, à des murs peut prendre chez quelques-uns, surtout dans la prime jeunesse, une extrême puissance. »
Cette pensée s’est lovée entre les murs de sa maison, qui est aujourd’hui un musée en plein chantier de restauration. Les  souvenirs de l’écrivain, les décors qu’il créa pour y mettre en scène ses voyages et ses rêves, ses collections d’art font l’objet d’un projet ambitieux, qui verra son achèvement en 2023, pour le centenaire de la mort de Loti.

 

Quels sont votre métier et vos missions ?

Je suis conservateur du patrimoine. Pour exercer ce métier, j’ai fait des études d’histoire de l’art et d’archéologie. Aujourd’hui, je suis en charge du Musée de Rochefort et de la Maison Pierre Loti. Je suis donc chargé de la préservation et de la conservation à la fois de la maison elle-même et de son contenu. Dans le cadre du chantier de restauration qui est en cours, je dois par exemple suivre les étapes de restauration des différents objets qui composent les collections.

Quels sont les principaux défis de ce chantier d’envergure ?

Les défis sont immenses. La maison date du XVIIe siècle mais a été plusieurs fois remaniée. La ville de Rochefort l’a achetée en 1969, à la mort de Samuel, le fils de Pierre Loti. La maison était alors en assez mauvais état. Des travaux ont permis à l’époque de la transformer en musée, en 1973. Malgré tout, l’affluence des visiteurs a continué à dégrader la maison, menant à la décision de la fermer en 2012.

Le chantier s’est ouvert en 2013 avec des travaux d’urgence sur la structure de la maison. Rochefort est construite sur d’anciens marais, si bien que le sol est très instable et que les bâtiments doivent être consolidés en sous-sol.

Dans la maison, certains décors datent du XIXe siècle, et d’autres ont été fait par Pierre Loti à ses retours de voyages. C’est le cas de la chambre arabe ou du salon turc : ce sont des décors très fragiles parce qu’ils n’ont pas été conçus pour durer. Je travaille avec une architecte du patrimoine chargée du bâti et des décors, et je m’occupe pour ma part plus particulièrement du mobilier. Nous travaillons ensemble, en suivant le projet scientifique et culturel qui guide le chantier.

Avez-vous fait des découvertes au cours du chantier ?

Nous n’avons pas fait de découvertes majeures ! Mais, en ouvrant des placards qui étaient restés fermés depuis 100 ans, nous avons trouvé des objets très intéressants, notamment des objets d’Océanie et du Pacifique.

Nous avons surtout mené un travail d’enquête à partir de photos. Notre but était de retrouver la maison telle qu’elle était en 1923, à la mort de Pierre Loti en 1923. Nous avons donc fait une sorte d’« archéologie photographique » qui nous a permis de découvrir quels objets avaient été déplacés, modifiés, vendus. Cette enquête est maintenant terminée, mais elle a été passionnante à mener.

Pour découvrir d’autres anecdotes sur ce lieu étonnant, visitez le site de la Maison Pierre Loti.

 

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